dimanche 16 février 2020

Voyager à vélo

" Je sais. Je sais pourquoi. Cela pourrait se résumer en trois ou quatre mots: regarder l'instant du crépuscule. Faut-il expliquer, justifier, se perdre en paroles là où seuls comptent les actes ? Regarder l'instant du crépuscule. Cela suffit. Les jambes qui tournent sur la Terre qui tourne, c'est la vie qui repousse ses limites, qui agrandit ses frontières. Le temps perdu à rouler dans le vent, sous la pluie ou contre la montre, c'est du temps retrouvé pour affronter plus tard les jours gris qu'on tapisse avec ses souvenirs, tant mieux s'ils furent heureux, et s'ils ne le sont pas, au moins qu'ils soient riches en aventures. "

Petit éloge de la bicyclette - Éric Fottorino - Editions Gallimard, 2007.

                                             Enivrez-vous

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. 
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. 
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » 
Baudelaire, Le Spleen de Paris, XXXIII

jeudi 25 juillet 2013

à Gilloute

C'est avec une infinie tristesse que je viens d'apprendre ta disparition brutale. J'étais avec toi à Paris il y a une dizaine de jours. En nous quittant on s'était promis de se revoir bientôt pour regarder les photos de notre périple.

Et puis ... Les mots sont dérisoires, notre peine est immense.

J'adresse à ta famille mes sincères condoléances.
Je pense à Annick, à tes enfants, à tes petits enfants qui sont dans le chagrin.
Tu étais un papy formidable présent et généreux, tu étais un garçon souvent très drôle et ton humanité joyeuse était appréciée de tous.
Tu vas nous manquer, tu vas me manquer.

Jacques










jeudi 28 mars 2013

Problème d'affichage des images

Depuis le 21 mars, les images dans BLOGGER ne s'affichent plus en diaporama mais en vue unique nécessitant un retour en arrière pour chaque vue.
Ceci est lié à un problème interne à Blogger, les ingénieurs sont au travail pour réparer cette anomalie. Donc patience.
Jacques T.

mercredi 27 février 2013

Gracias a la vida

A l'arrivée du bateau de Navimag en provenance de Puerto
Natales, Emily nous attendait au terminal de la compagnie:
retrouvailles joyeuses et mille choses à nous raconter !
Nous voici de nouveau réunis pour écrire le dernier chapitre de cette belle histoire. Trois mois et une semaine que nous sommes partis. 5 000 kilomètres à vélo, en bateau ou en bus.              De la sueur et parfois des larmes... mais avant tout une belle aventure humaine.
Comme une évidence, j'ai intitulé ce dernier billet "Gracias à la vida" de la grande poétesse chilienne Violeta Parra. Nul besoin de commenter, il suffit de lire ces vers et écouter cette grande dame.




J'y associerai Pablo Neruda, cet autre illustre poète chilien, ami de Salvador Allende et Angel Parra, Victor Jara et bien sûr Francisco Coloane, chantre de la Patagonie qui nous a éclairés chaque jour sur la réalité du grand sud de sa prose magnifique.
Je voudrais dire merci à tous ceux que j'aime qui m'ont accompagné tout le long de ce périple en particulier à Marie mon épouse.
Merci à tous les auteurs de commentaires et messages sur ce blog qui fut très suivi : quelques 13 000  connexions de 650 internautes différents de 25 pays. Quelle belle récompense pour nous !
Vos messages nous ont portés dans les moments difficiles. 
Je vous offre quelques derniers portraits et ces vers d'un chanteur occitan que j'aime beaucoup: Nadau. Ecoutez-le.

"Nous sommes ce que nous sommes...
...
On va rentrer maintenant à la maison,
Et se retourner vers un autre soleil..."

Jacques






Gracias a la vida que me ha dado tanto
me dio dos luceros que cuando los abro
perfecto distingo lo negro del blanco
y en el alto cielo su fondo estrellado
y en las multitudes el hombre que yo amo.

Gracias a la vida, que me ha dado tanto
me ha dado el oido que en todo su ancho
graba noche y dia grillos y canarios
martillos, turbinas, ladridos, chubascos
y la voz tan tierna de mi bien amado.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me ha dado el sonido y el abedecedario
con él las palabras que pienso y declaro
madre amigo hermano y luz alumbrando, 
la ruta del alma del que estoy amando.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me ha dado la marcha de mis pies cansados
con ellos anduve ciudades y charcos, 
playas y desiertos montañas y llanos
y la casa tuya, tu calle y tu patio.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me dio el corazón que agita su marco
cuando miro el fruto del cerebro humano, 
cuando miro el bueno tan lejos del malo, 
cuando miro el fondo de tus ojos claros.

Gracias a la vida que me ha dado tanto
me ha dado la risa y me ha dado el llanto, 
asi yo distingo dicha de quebranto
los dos materiales que forman mi canto
y el canto de ustedes que es el mismo canto
y el canto de todos que es mi propio canto.



Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné deux étoiles et quand je les ouvre
je distingue parfaitement le noir du blanc
et en haut du ciel son fond étoilé
et parmi la multitude l'homme que j'aime.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné l'ouïe qui dans toute son amplitude
enregistre nuit et jour grillons et canaris
marteaux, turbines, aboiements, averses
et la voix si tendre de mon bien-aimé.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné le son et l'alphabet
avec lui les mots que je pense et déclare
mère, ami, frère et lumière qui éclaire
le chemin de l'âme de celui que j'aime.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné la marche de mes pieds fatigués
avec eux j'ai parcouru des villes et des flaques d'eau
des plages et des déserts, des montagnes et des plaines
et ta maison, ta rue et ta cour.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné un coeur qui vibre
quand je regarde le fruit du cerveau humain
quand je regarde le bien si éloigné du mal
quand je regarde le fond de tes yeux clairs.

Merci à la vie qui m'a tant donné
elle m'a donné le rire et elle m'a donné les pleurs,
ainsi je distingue bonheur et déchirement
les deux matériaux qui composent mon chant
et votre chant à vous qui est le même chant
et le chant de tous qui est mon propre chant.

Merci à la vie {x4}

{Traduction réalisée par Chabeloca (zabou.camus@orange.fr)}


De jamais en toujours,
Et d’hiver en printemps,
S’il y en a qui ont ce qu’ils ont,
Nous sommes ce que nous sommes.
Aimer sa terre jusqu’au mal d’amour,
Y croire encore jusqu’à la douleur,
Regarder chaque matin comme si c’était le premier matin.

Espérer, espérer,
Et crier, et crier,
S’il y en a qui ont ce qu’ils ont,
Nous sommes ce que nous sommes.
Vieux monde que nous portons d’hier en aujourd’hui,
Tu ne seras jamais un monde de vieux,
Toujours recommencé, le conte n’est pas achevé.

Pied du ciel, tout est beau,
Crépuscule, tout est doux,
S’il y en a qui ont ce qu’ils ont,
Nous sommes ce que nous sommes.
On va rentrer maintenant à la maison,
Et se retourner vers un autre soleil,
Demain, si ça se trouve, à contre courant, nous serons vivants !

































lundi 25 février 2013

Patagonia - Volcan Osorno

Nous voici arrivés presque au terme de notre voyage. Nous avions prévu de réaliser l'ascension du volcan Osorno jusqu'au au sommet avec des guides de haute montagne.
 Malheureusement la CONAF a interdit jusqu'à nouvel ordre cette ascension car les risques sont trop grands: glace très dure dans la partie sommitale  qui même avec les crampons à glace ne permet pas d'assurer une sécurité optimale au vu des nombreuses crevasses qui parsèment le glacier. Dommage !
Nous nous contenterons de monter jusqu'au glacier. La vue est superbe et le soleil de la partie. Nous  marchons dans la cendre volcanique jusqu'à la moraine. Le panorama est splendide avec en toile de fond le lac Llanquihue. 
Demain nous retournons à Puerto Varas pour une ultime nuit sous la tente avant de rejoindre Puerto Montt où il sera temps de faire nos sacs.
A vendredi pour notre dernier message.